Going down the tubes (version française) par Nigel Roth

C'est encore une triste histoire, alors préparez-vous.
Elle commence à Paris en 1913, au moment où le premier ministre Raymond Nicolas Landry Poincaré éradiquait la dissidence du gouvernement, qui était tout sauf démocratique, tout en étant un germanophobe total, ce qui était plus qu'utile à l'époque.
Peter Cooper Hewitt, dont le grand-père avait rempli les coffres de la famille grâce à ses travaux sur la locomotive à vapeur, et qui avait lui-même contribué à cette richesse extraordinaire en inventant la lampe à vapeur au mercure, le récepteur radio et le rectificateur au mercure (ce qui me semble terriblement douloureux), avait poussé le bien-être de la relation franco-américaine à un niveau supérieur en s'engageant dans une liaison avec Maryon Andrews Brugiere.
Brugiere, en écho à la complicité de ces deux grandes puissances, donna naissance à une enfant, Ann Cooper Hewitt, et c'est là que s'arrête la partie heureuse de l'histoire.
Ann se souvenait de son père avec tendresse, le décrivant comme "l'un des rares cadeaux précieux de ma vie ; c'était un grand homme, très gentil et doux. Je pense à lui marchant à mes côtés, adaptant sa longue démarche à la mienne. Il me semble que j'ai passé tous mes moments heureux avec lui", sa mère était un tout autre exemplaire de mercure.
À sa mort en 1921, le père d'Ann laissa un testament décrivant exactement la manière dont il voulait que son patrimoine de cinquante-cinq millions de dollars (en valeur 2021) soit divisé. Alors qu'Ann héritait des deux tiers de cette fortune, la mère d'Ann n'en recevait qu'un tiers, soit la bagatelle de dix-huit millions de dollars (en monnaie d'aujourd'hui).
Bien qu'elle s'en sorte beaucoup mieux que la femme que Hewitt lui avait réservée, et qui ne bénéficierait d'absolument rien dans la succession de son ancien mari, Brugiere ne fut pas heureuse de ce partage, et elle pleura des larmes amères tout le long de la Seine pendant des semaines.