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Hic sunt leones par Alexandre Iordachescu



Je terminais le post précédent en faisant le pari d’écrire la version « positive » de ce que pourrait être notre monde en 2050, une utopie.


(NB : le récit de SF qui suit peut sembler par moments encore plus pessimiste que le précédent ; mais je crois que tout grand changement est précédé de moments critiques, dont l’issue est incertaine au moment où on les vit ).


La première « anomalie » a eu lieu en 2024, à une époque où le bord du gouffre, bien qu’entrevu, semblait encore loin. Mais notre civilisation se trouvait bien sur ce seuil critique que peu de civilisations parviennent à franchir : un stade de développement où sa technologie lui permettait de s’anéantir, tout en étant dans son adolescence spirituelle. Et tout comme une ado, en se retrouvant confrontée à des choix et des contradictions qui la déchiraient.


Rappelons-le : le monde se réchauffait, les écosystèmes s’effondraient, les inégalités se creusaient alors même que la vision du monde se fragmentait et se polarisait dans des camps qui n’arrivaient plus à s’écouter et à se comprendre.


C’était une autoroute pour l’anéantissement, tant l’humanité était divisée.


Pourtant, il s’est produit ce qui a semblé être – du moins selon le point de vue de la conscience qui prévalait à ce moment, – un miracle. Ce n’est que plus tard, dotée d’un autre point de vue et d’une autre conscience, que l’humanité a pu clairement percevoir ce qui s’était réellement passé.


Toujours est-il que ce 6 mai 2026 il s’est produit le premier événement d’un enchainement qui allait aboutir à la plus grande révolution humaine, même si à cet instant précis personne ne pouvait en imaginer la portée, l’événement semblant de surcroit anecdotique : une fillette allemande de six ans s’était réveillée le matin du 6 mai en parlant couramment l’hindou, alors que personne dans son entourage ne connaissait cette langue. L’événement fut regardé comme une curiosité et vite oublié, des savants concluant que l’enfant avait dû être précédemment exposée au langage en question.