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La flamme préhistorique par Sylvaine Perret-Gentil

Dernière mise à jour : 2 mars 2021


Le vol New-York JFK – Paris CDG vient d’atterrir. Hugo se réjouit de retrouver son fils Adam, qu’il a confié à sa grand-mère durant son absence. Il a été appelé pour confirmer des expertises d’ossements dans la carrière à dinosaures de Cleveland- Lloyd dans le San Rafael Swell, dans l’Utah aux USA. Dans son bagage, il ramène un ptérodactyle en mousse avec un corps bleu et des ailes violettes.

Après les retrouvailles et malgré un excellent café, Hugo lutte contre la fatigue. Il décide de dormir un moment. Il se douche et enfile un vieux pyjama à fleurs aux couleurs criardes. Couché sur le dos, Hugo plonge sans attendre dans un sommeil comateux. Subitement, un animal ailé fend le ciel et l’embarque sur son dos. Hugo s’agrippe au cou de la créature qui reprend de l’altitude. S’agirait-il du ptérodactyle offert à son fils ?

« Où m’emmènes-tu ? » demande Hugo inquiet. « Quelqu’un t’appelle » répond la créature en accélérant le rythme. « Mais je suis en pyjama ! » hurle Hugo. L’animal ailé éclate de rire. Hugo s’accroche. La créature descend finalement en tournoyant au-dessus d’une crique. De l’autre côté de la crique, une vaste forêt. Lorsque sa monture est sur le point d’atterrir, Hugo aperçoit plusieurs huttes. Une fois à terre, l’animal ailé se dirige en dandinant vers l’une d’elles, de laquelle s’échappe une fumée. Un Homo Erectus les attend.

Homo Erectus retient un rire. « En voilà une tenue. Vous n’êtes pas moderne pour tout ! » Hugo n’est pas d’humeur à rire. « Bienvenue dans mon temps, Homo Modernus » reprend-il de manière plus solennelle. Hugo hausse les épaules. Pour qui se prend cet homme à peine sorti de la caverne ? « C’est ici que je vis une partie de l’année » poursuit Homo Erectus, « sur ce site de Terra Amata. Tu le connais ? » Hugo se tait. « Tu n’as pas l’air ravi de me rencontrer » dit Homo Erectus un peu déçu. « Que me voulez-vous au juste ? » réplique sèchement Hugo.

Homo Erectus disparaît dans sa hutte et revient avec deux crânes de chevreuil remplis d’un bouillon fumant. Hugo repousse le breuvage d’un air dégoûté. « En ce moment, certains de tes collègues rencontrent aussi un Homo Erectus comme moi. Nous avons un message. » Le sarcasme s’affiche sur le visage d’Hugo. « Ne me fais pas rire Homo Prognatus. Tu tapes sur le sol avec un os de mammouth pour te faire entendre de tes congénères en Australie ou au Brésil ? » grince-t-il.

« On m’avait averti que vous étiez un peu étroits d’esprit » soupire Homo Erectus. « Qui es-tu, Homo Brutus, pour nous juger ? » explose Hugo. « Que sais-tu de la vie sur terre aujourd’hui ? Sais-tu les découvertes que nous avons faites ? Sais-tu que nous avons été capables de marcher sur la Lune ? Sais-tu que nous avons des technologies extraordinaires ? Sais-tu que nous soignons les maladies ? Qu’avez-vous inventé toi et tes Cro-Magnons, qui vaille toutes ces trouvailles des hommes étroits d’