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Metahumain par Katia Elkaim



Néandertal s’est éteint il y a quelque 30'000 ans, laissant comme seul représentant du genre Homo, le Sapiens, c’est-à-dire : Nous !


S’il n’est pas difficile de concevoir l’existence conjointe de plusieurs sortes d’équidés, ânes, zèbres, chevaux, ou de canidés, notre esprit autocentré a cependant bien du mal à se faire à l’idée que le genre dont nous sommes issus était diversifié et que d’autres êtres, à notre image mais d’une autre espèce, partageaient cette terre avec nous.


Ça c’était le passé.


Pour le futur, nous avons imaginé quantité de possibilités pour nous produire, sans nous reproduire ; Nos cerveaux fertiles ont en effet engendré toutes sortes de répliques de nous-mêmes, plus ou moins ressemblantes.


De C3PO à Terminator, le cinéma s’est fait l’écho de robots très puissants au physique plutôt ingrat, le plus souvent caractérisés par un manichéisme très humain. La situation s’est toutefois très nettement améliorée avec l’apparition d’androïdes plus modernes, pensons à Westworld ou Ex machina, ou encore avec le beau Jude Law dans AI.


Mais au fond à quel besoin répond cette rage de créer des robots alors que nous sommes quelques millions à chercher du travail ?


La réponse la plus basique est de dire que nous avons besoin de faire mieux et plus rapidement certaines tâches. Au fond, lorsque l’humain a inventé la charrue, il visait à creuser des sillons mieux et plus vite, donc là rien de nouveau sous le soleil ; seulement la charrue n’avait pas deux yeux et des oreilles. Alors qu’est ce qui nous fascine dans le fait de posséder une machine qui nous ressemble ?

Oserions-nous dire que cela satisfait un instinct plus primaire et moins avouable qui est celui de pouvoir commander à un autre être sans être taxé d’esclavagiste ? L’ironie de cela est que précisément le fantasme communément admis en matière de robot et d’intelligence artificielle est celui de les voir prendre le dessus sur l’humain, comme quoi la mauvaise intention est bien comme une somme d’argent : Pour la prêter, il faut l’avoir !


Nos neurones en pleine ébullition ne peuvent cependant conceptualiser les robots que dans notre monde physique. Même si le cerveau de ces machines est doté d’une intelligence artificielle, évolutive et apprenante par elle-même, il faut bien, pragmatiquement, qu’à un moment donné quelqu’un visse quelque chose.


Mais ça c’était avant, car avant même que l’on soit réellement parvenu à créer des robots que nous pourrions confondre avec de vrais humains, voilà que débarquent les Metahumains.


Ces êtres ne sont que virtuels. Leur apparence est au gré de vos envies et comme ils n’ont pas les contraintes de la vie physique, ils ressemblent à s’y méprendre à vous, à moi, à votre voisin de palier.

Et les utilisations sont infinies et donnent le tournis.


Terminé l’héroïne d’un film qui ne ressemble pas à l’image mentale que vous vous en étiez faite en lisant le roman. D’ailleurs, pourquoi payer des acteurs des millions pour jouer la comédie, quand vous pourrez, sans casting, directement fabriquer le personnage ?


Vos chatbots vont enfin correspondre à un service après-vente incarné juste pour vous et Alléluia, plus besoin d’être à l’heure à vos réunions Zoom, il suffira d’y envoyer votre double.


La révolution est que prochainement, nous pourrons tous engendrer une progéniture selon nos envies grâce à Unreal Engine, et franchement je me réjouis d’essayer, même si je me réjouis aussi de voir de vrais humains sur scène, puisque nous sommes encore loin du robot physique. La tendance virtuelle, j’en suis convaincue, prendra le dessus, satisfaisant nos besoins primaires, laissant le champ physique à des objets ressemblant à des objets, ce que ces robots sont somme toute.

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