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The Kiss of Death (version française) par Nigel Roth




Cette fois, nous sommes en 1880, à Paris, au cœur de la Belle Époque.


Van Gogh, qui n'a plus que dix ans à souffrir, et des sommités comme Gustave Moreau, Maurice Denis, Pierre Bonnard, Paul Gauguin, Emile Bernard, Pablo Picasso, Auguste Rodin, Paul Cézanne, Jules Renard, Anna de Noailles, Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, Guillaume Apollinaire, et les Henri Matisse, Rousseau et Toulouse-Lautrec étaient tous être célébrés comme les artisans de cette ère monumentale d'optimisme, de paix, de prospérité, d'expansion, de technologie, de science et de culture.


Et, tandis que Guy de Maupassant, Anatole France, Maurice Maeterlinck et Marcel Proust se penchaient sur leurs brouillons et discutaient du mot ou de la phrase parfaite et de la signification de tout, tandis que l'absinthe et la lumière des bougies se mélangeaient pour produire une illumination alchimique, une jeune fille, âgée de seize ans à peine, commençait son voyage pour devenir la femme la plus embrassée de l'histoire du monde.


Par une froide soirée de cette année-là, un couple se promenait sur les berges de la Seine, main dans la main, très amoureux, lorsqu'ils aperçurent par hasard un objet flottant dans les eaux sombres du fleuve. Ils interrompirent leur émoi alcoolisé suffisamment longtemps pour identifier l'objet flottant comme un corps, et donnèrent l'alerte du mieux qu'ils purent, compte tenu la quantité de cognac qui circulait dans leurs veines et dont l'effet affectait leur capacité à ressentir quoi que ce soit.


Les gendarmes furent alertés et, posant délicatement leurs cafés sur la table, ils accoururent aussitôt pour tirer le cadavre de sa tombe liquide jusqu'au chemin de halage pavé qui longe le quai du Louvre, ce qu’ils firent sans trop de peine ni de respect pour la morte.


Le corps fut transporté à la Morgue de Paris, où il fut examiné par le médecin légiste et officiellement déclaré mort, sans trace de lutte ni de signe de violence. Il conclut à un suicide, l'un des nombreux que Paris et toutes les autres villes connaissaient quotidiennement à cette époque.


Mais c'était la Belle Époque, le bel âge, et le pathologiste de la morgue, un homme seul, et solitaire était las de la dernière édition des Rougon-Macquart d'Émile Zola ; et comme le Pernod s’é