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À la recherche du bonheur digital perdu par Leila Delarive

Et si les réseaux sociaux n’étaient que le prétexte et non la cause ? Combien d’entre nous, au réveil, allument leurs téléphones et appuient automatiquement sur les icônes de leurs réseaux sociaux préférés? Avez-vous déjà relevé le compteur des heures passées quotidiennement sur ces divers réseaux ? À en croire les statistiques mondiales, c’est en moyenne deux bonnes heures que nous passons les uns et les autres sur les réseaux sociaux. Qu’y trouve-t-on de si intéressant pour y retourner quotidiennement et avec une certaine frénésie? Ma famille vit aux 4 coins du monde. Malgré toute la bonne volonté, difficile de s’appeler régulièrement, d’échanger avec les cousins éloignés, la distance installant inévitablement une certaine retenue.


Pourtant, j’ai l’impression d’avoir régulièrement de leurs nouvelles grâce aux photos que les divers membres de ma famille, jeunes et moins jeunes, postent sur les réseaux. Je découvre leurs petits-enfants, ou encore des aspects de leurs vies dont mes parents ne m’ont pas nécessairement parlé. Et qu’on le veuille ou non, j’ai l’impression de maintenir un lien continu avec ces nombreux membres de la famille qui vivent si loin de nous.


Bien évidemment, le tableau « social media » est plus sombre aujourd’hui, surtout après les dernières révélations des lanceurs d’alerte aux US. On a beaucoup blâmé Instagram ces derniers temps pour l’impact négatif que ce réseau social avait sur la santé mentale des jeunes filles. D’après un article paru le 14 septembre dans le Wall Street Journal, 32% des jeunes filles qui ont un problème par rapport à leur corps voient leur malaise s’empirer avec l’utilisation d’Instagram.

Vous en conviendrez toutes et tous, les problèmes de santé mentale chez les adolescents existaient déjà avant l’arrivée d’Instagram. Cette application n’est qu’un moyen qui vient accélérer le malaise préexistant. En serait-il réellement la cause?


Nous voyons que ces technologies peuvent avoir tour à tour un effet positif - rapprocher des familles éloignées, permettre à des minorités de se faire entendre, vendre des articles de façon simple et sans frais supplémentaire, organiser un événement - et négatif en raison de la manière dont les algorithmes de distribution ont été programmés et peuvent impacter notre capacité à prendre de la distance face aux contenus visionnés.


Nous pouvons blâmer les grands manitous machiavéliques de la Sillicon Valley. Mais qui nous oblige, alors que les scandales se répètent depuis 5 ans, à utiliser régulièrement les divers réseaux sociaux ? Il est pourtant si simple d’appuyer sur l’icône bleu ou multicolore de votre téléphone pour l’effacer à jamais.


Qu’avons-nous fait de notre libre arbitre? La conscience humaine est-elle à ce point embryonnaire qu’elle ne peut guère utiliser un outil digital sans sombrer ?


Il est toujours plus simple de blâmer la technologie, la manipulation dont nous serions victimes, plutôt que de faire le bilan de nos vies. La beauté de l’âme ne permet-elle pas de transcender la vilenie du monde virtuel ? Si le monde digital nous rend malheureux, pouvons-nous lui donner une autre acception?

Je reste intimement convaincue que le bonheur est à portée de clics ….pour autant de décider de faire bon usage de ces outils digitaux et de savoir mettre la distance suffisante pour qu’ils gardent la place qui devrait leur être attribuée.


C’est lorsque la limite entre le virtuel et le réel se confond que le bonheur individuel est en danger.

S’inventer une vie virtuelle pour fuir le constat de la vacuité dans laquelle on se trouve, c’est bien ce mal là qu’il faut combattre. Ne pas vivre la vie d’un-e autre, mais simplement se réaliser, détaché-e du regard et du jugement social, n’est-ce pas cela le bonheur digital retrouvé?



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