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Innovation (technologique) & tradition – trouver un meilleur équilibre ?

Par Caroline Coquerel-Kokocinski, membre du Conseil de Fondation de Empowerment Foundation, Startup Coache et entrepreneure



L’attrait de l’innovation, sorte de fuite en avant qui s’accélère, nous fait parfois oublier la nécessiter de questionner sa pertinence par rapport à la tradition. De plus, longtemps l’innovation technologique a été promue comme étant la reine des innovations et comme la solution dans tous les domaines, alors que beaucoup oublient qu’elle est généralement fortement consommatrice en ressources, et qu’ainsi le coût (humaine/écologique/financier) -bénéfice, n’est pas toujours en sa faveur.

Récemment, l’univers des possibles s’ouvre largement, pour aussi (re)considérer d’autres types d’innovations et d’autres types d’entrepreneuriats, et de se réinspirer de la tradition (souvent inspirée de la nature) que parfois nous avons oubliée, et qui apporte des solutions tout à fait adaptées dans un certain nombre de cas.

N’est-il pas temps de trouver un meilleur équilibre entre innovation et tradition ?


Un biais vers l’innovation uniquement technologique

Il ne se passe pas une semaine, voire un jour ou même une minute, sans que soit vantée l’innovation et ses perspectives pour créer un monde meilleur. Sorte de fuite en avant qui s’accélère, où la distance nécessaire pour savoir si une innovation est utile ou pas, semble ne plus exister face à la fascination de la nouveauté.

Un biais progressif s’est installé, au travers des stratégies définies notamment pour notre pays, ou au travers des biais véhiculés par les médias, assurant une promotion accrue de l’innovation notamment technologique, alors même que d’autres types d’innovation continuent à se développer avec succès.

Il n’est pas rare de considérer qu’en tant que startup coaches, nous soutenons principalement, par exemple pour la Romandie, des startups technologiques issues de l’EPFL qui vont lever beaucoup de fonds. C’est une des pistes de l’entrepreneuriat, mais de loin pas la seule, il existe de nombreux autres projets passionnants ! Et pour certains coaches, pas même la majorité de leur activité.

Il n’est ainsi pas rare d’entendre encore des entrepreneurs dire (à tort) qu’ils ne font pas partie de l’innovation ou ne sont pas éligibles aux soutiens, car ils ne développent pas de technologie. Biais dangereux qui pourrait éviter à certains de devenir entrepreneurs, alors qu’ils ont tout pour l’être.

Heureusement, non seulement cela n’est pas la réalité, ni encore la tendance, qui considère de plus en plus, tous types d’innovations et (ré)ouvre l’univers des possibles.


Un univers des possibles heureusement bien plus large

N’avons-nous pas, dans notre quotidien, des innovations majeures, dites ‘low tech’ ou sans technologie à proprement parler, qui nous sont essentielles quotidiennement et ce, depuis des dizaines, voire centaines d’années ? Des exemples faciles sont la fermeture éclair ou le velcro, sans parler des colsons, dont une bonne partie en tous cas, sont inspirés de la nature.

Ne connaissons-nous pas des innovations technologiques qui ont été portées aux nues pas les médias, par des influenceurs fascinés par la technologie ou avec des conflits d’intérêt, innovations qui sont retombées aussi vite que leur ascension ? Phénomène de mode artificiel généré plus par l’intérêt que par l’intelligence. Je vous laisse avec votre esprit critique, identifier lesquels vous avez certainement connus.

Un très intéressant retour en lumière des autres types d’innovations est en cours, que cela soit l’innovation au sens large, sans technologie, ou même l’innovation sociale ; et ce, aussi bien au niveau politique – un de nos représentants politique lié à l’économie a récemment dit devant un grand panel « Il n’y a pas que l’innovation technologique, mais aussi l’innovation sociale ». Ce qui annonce un changement majeur ! Peu savent par exemple, qu’Innosuisse – l’agence de la Confédération pour la Recherche et l’Innovation, a créé une formation il y a déjà quelques années, dédiée à l’entrepreneuriat social[1] et que ces types d’innovations sont aussi considérés dans les programmes de coaching d’Innosuisse.

Et même si cela n’est de loin pas la majorité, il existe de plus en plus de personnes qui cherchent une alternative à ce monde purement technologique, sans toutefois l’exclure, mais en se posant la question par rapport au problème posé : « quelle est la meilleure solution » et quelle est la valeur réelle apportée par la technologie. Ainsi, la solution peut être finalement technologique ou pas, et elle ne l’est d’ailleurs pas toujours.


Une opportunité et une nécessité

Il s’agit d’une réelle opportunité que de pouvoir innover aussi dans tous les domaines, avec généralement moins de développements, moins de coûts et une mise sur le marché plus rapide. Certes, ces innovations ne vont pas forcément développer de l’IP et des brevets, si chers à une partie des investisseurs, mais cela ne veut pas forcément dire qu’elles vont être sans succès et sans grand impact positif pour la société.

La nécessité vient aussi du fait que l’innovation technologique est très consommatrice en ressources, ressources qui ont généralement un coût humain et écologique, tel le scandale écologique des mines de RDC[2], avec un fort coût financier et l’accroissement de la valorisation de certaines ressources, ainsi que leur raréfaction annoncée. De plus en plus de personnes dénoncent aussi ces coûts en lien avec la digitalisation omniprésente de toute la société (un article pourra être dédié à cet aspect de digitalisation et de déclin de l’informatique). En outre, ces dernières années, les chaînes d’approvisionnement sont plus compliquées et engendrent aussi coûts et délais supplémentaires, ce qui crée une tension très forte sur ces types d’innovations.

Ainsi, ne serait-il pas temps de trouver un meilleur équilibre entre Innovation (technologique) et tradition ?


Un retour nécessaire vers le bon sens

L’avenir pourra nous dire si un retour vers un meilleur équilibre a pu être trouvé. Il est ainsi d’autant plus crucial maintenant de faire appel à notre esprit critique pour toujours nous poser la question de savoir « quelle est la meilleure solution ». Quelle est la bonne part entre innovation/tradition pour résoudre l’équation parmi l’ensemble des possibilités, comparées objectivement (et non à travers une solution unique poussée pas des lobbies ayant des intérêts financiers), et quelle est la place réelle que la technologie doit prendre ? Agir ainsi, c’est tout simplement retrouver un bon sens souvent oublié, et qui permet pourtant de trouver la meilleure solution à un problème donné.

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